L’Apprentissage Anticipé de la Conduite (AAC) ou conduite accompagnée, qui permet aux jeunes d’acquérir davantage d’expérience avant l’examen du permis de conduire ou entre deux présentations à l’examen, a récemment connu de nombreuses mutations. BestDrive fait le point.
> L’élève doit être âgé de 15 ans au moins lors de l’inscription à l’AAC, et de 17 ans et demi au moins lors de sa présentation à l’examen pratique du permis de conduire.
> Le ou les accompagnateurs doivent être titulaires du permis B depuis au moins cinq ans, ne pas avoir fait l’objet d’une annulation ou d’une invalidation de leur permis au cours des 5 années précédentes et avoir obtenu l’accord préalable de leurs compagnies d’assurance ; en effet, si l’accompagnateur a déjà commis des infractions graves, il peut se voir refuser cette autorisation.
> Le ou les véhicules sur lesquels s’effectue l’AAC doivent être équipés de deux rétroviseurs latéraux et porteurs du signe distinctif « conduite accompagnée » à l’arrière.
- Formation initiale en auto-école
Après avoir effectué une évaluation préalable de ses connaissances, l’élève signe un contrat de formation avec une auto-école agréée.
Au terme de cet apprentissage (dont la durée ne peut être inférieure à 20 heures), il doit passer avec succès l’épreuve théorique de l’examen du permis de conduire (le fameux code) afin de recevoir l’attestation de fin de formation initiale.
- Conduite accompagnée
Au cours de la période de conduite accompagnée à proprement parler, l’élève devra parcourir au moins 3 000 km avec son/ses accompagnateur(s) et n’aura pas le droit de conduire en territoire étranger.
Durant cette période d’apprentissage, il sera soumis à des limitations de vitesse souvent inférieures à celles que doivent respecter les conducteurs expérimentés :
> 110 km/h sur les sections d’autoroutes où la vitesse est limitée à 130 km/h ;
> 100 km/h sur les autres sections d’autoroutes limitées à 110 km/h et les routes à deux chaussées séparées par un terre-plein central ;
> 80 km/h sur les autres routes ;
> 50 km/h en agglomération.
- Suivi pédagogique
Pendant son apprentissage accompagné, l’élève devra se présenter à 3 rendez-vous pédagogiques obligatoires :
> Le premier, avec l’accompagnateur et le moniteur, d’une durée minimale de 2 heures ;
> Le second, après 6 ou 8 mois de conduite accompagnée et environ 1 000 km parcourus ;
> Le troisième, lorsque l’élève franchit la barre des 3 000 km.
Les résultats des évaluations effectuées sont retranscrits sur le livret d’apprentissage de l’élève.
- Présentation à l’épreuve pratique du permis de conduire
Au terme de sa formation, le candidat peut se présenter dès l’âge de 17 ans et demi à l’épreuve pratique du permis de conduire. En cas de succès, il pourra ainsi commencer à conduire seul dès le premier jour de sa majorité.
Au moment de l’obtention du permis de conduire, l’auto-école délivre une attestation de fin de conduite accompagnée ; elle doit être remise à la compagnie d’assurance du nouveau conducteur afin d’obtenir des rabais sur la fameuse surprime jeune conducteur.
Les élèves ayant suivi le dispositif de l’AAC se voient remettre un permis probatoire pour deux ans, sur lequel ils disposent de 6 points ; au terme de cette « période d’essai », si aucune infraction n’a été commise, ils en obtiendront 12.
À savoir : l’AAC permet d’augmenter sensiblement ses chances de réussite à l’examen du permis de conduire (74% de chances de l’obtenir dès la première fois contre 55% par la voie de l’apprentissage traditionnel).
Les nouvelles formules de conduite accompagnée
> La conduite supervisée pour les plus de 18 ans
La conduite supervisée permet aux candidats de 18 ans ou plus, inscrits à l’auto-école dans la filière traditionnelle, de compléter leur formation par une phase de conduite accompagnée avant de passer l’épreuve pratique, pour acquérir un peu plus d’expérience ou après un premier échec à l’examen, pour continuer à s’exercer et améliorer ses compétences à moindre coût (pas ou moins de cours à payer entre les deux présentations à l’examen).
Comme pour l’AAC, l’élève devra au préalable avoir réussi l’épreuve du code et suivi au moins 20 heures de cours dans une école de conduite. C’est ensuite au moniteur de juger si l’élève a acquis la maîtrise et la connaissance des comportements de conduite nécessaires pour passer à la phase de conduite supervisée. L’élève doit alors obtenir l’accord préalable de sa compagnie d’assurance avant de débuter cette phase d’apprentissage.
La conduite supervisée doit :
> Se dérouler au moins sur trois mois et 1 000 km ;
> Comprendre un rendez-vous pédagogique préalable, puis un autre au terme de la période d’apprentissage, à l’auto-école et avec l’accompagnateur ;
> Se faire avec un accompagnateur titulaire du permis B depuis au moins cinq ans.
Les élèves ayant suivi le dispositif de conduite supervisée se voient remettre un permis probatoire pour trois ans, sur lequel ils disposent de points ; au terme de cette « période d’essai », si aucune infraction n’a été commise, ils en obtiendront 12.
Contrairement aux élèves de l’AAC, ils ne bénéficient pas nécessairement de tarif préférentiel sur leur assurance « jeune conducteur ».
À savoir : la conduite supervisée permet d’augmenter sensiblement ses chances de réussite à l’examen du permis de conduire (74% de chances de l’obtenir dès la première fois contre 55% par la voie de l’apprentissage traditionnel).
> La conduite encadrée : pour les élèves des filières professionnelles des métiers de la route
La conduite encadrée s’adresse aux jeunes préparant, dans les établissements de l’Éducation nationale, les diplômes professionnels menant aux métiers de la route (BEP, CAP de conducteur routier). Durant leur formation scolaire, ils peuvent alors passer les épreuves théorique et pratique du permis de conduire B dès 16 ans.
Une fois ces examens obtenus, et après accord du chef d’établissement et de sa compagnie d’assurance, l’élève pourra conduire avec l’accompagnateur de son choix afin de maintenir et d’améliorer son niveau de compétence et d’expérience.
La conduite avec un accompagnateur est alors possible jusqu’à la délivrance du diplôme professionnel, lequel conditionne la délivrance du permis de conduire (sous réserve d’avoir 18 ans, âge légal pour conduire).
Comme pour les autres types de conduite accompagnée, un rendez-vous pédagogique doit être organisé au cours de la période de conduite encadrée.
À savoir : un livret d’apprentissage est remis à l’élève au début de la formation. Il permet de mesurer ses progrès et doit toujours être présent dans le véhicule lors de sa formation.
Lors de la phase de conduite encadrée, l’élève doit toujours disposer du document d’extension de garantie délivré par son assureur et de l’attestation délivrée par son chef d’établissement (par laquelle il atteste que les conditions préalables au départ en conduite encadrée sont remplies). Ces documents tiennent lieu de justificatifs en cas de contrôle par les forces de l’ordre.
ATTENTION
En cas de sinistre en conduite accompagnée (AAC, conduite supervisée, conduite encadrée), les conséquences s’appliquent au contrat de l’assuré, donc de l’accompagnateur, dans la limite d’une franchise « conducteur novice ». Si la responsabilité de l’apprenti-conducteur est établie, le malus revient donc à l’accompagnateur, et il en va évidemment de même pour les retraits de points en cas d’infraction.
Sources : Sécurité routière, Service-public.fr, Association Prévention Routière
Crédits infographies : Sécurité routière
Partagez l'article en 1 clic !