À l’heure où la problématique environnementale est au centre de toutes les préoccupations, les industriels rivalisent d’imagination pour réduire leurs empreintes carbone et trouver des substituts aux plastiques et autres produits dérivés pétrochimiques. Ainsi l’entreprise américaine Interface utilise-t-elle désormais de vieux pare-brise pour fabriquer l’une de ses gammes de produits.
Pour comprendre comment Interface, société spécialisée dans la fabrication de moquettes, réutilise ces pare-brise usagés, penchons-nous tout d’abord sur la structure d’une dalle de moquette.
La couche primaire, ou pré-couche, principale composante de la dalle de moquette qui permet de fixer la fibre à la sous-couche, est généralement fabriquée à base de latex synthétique. Or l’analyse du cycle de vie d’une dalle de moquette type montre que l’essentiel de son impact environnemental est dû à la matière première utilisée dans la fibre et la couche primaire. Pour pallier ce problème, il faut donc utiliser moins de matériau, plus de matériau recyclé ou trouver un matériau alternatif ayant un impact plus faible.
C’est en partant de ce postulat que l’entreprise a eu l’idée de recourir au film plastique en poly-butyral de vinyle (PVB) provenant du laminage du verre de construction et des pare-brise de voiture pour remplacer le latex synthétique dans la composition de ses produits. Ce matériau constitue en effet une ressource presque inépuisable puisqu’on considère que chaque année, une voiture sur vingt voit ses vitres remplacées, ce qui représente environ un million de tonnes de matière première potentielle à travers le monde.
En plus de s’inscrire dans une démarche écocitoyenne, l’utilisation du PVB présente de nombreux autres avantages pour les utilisateurs (il n’est ni toxique, ni corrosif) et pour le fabriquant fini puisqu’il offre une très bonne résistance à la traction et qu’il est très adhésif.
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« Dès la fin des années 1990, Interface s’est engagé dans une logique de développement durable, indique Laure Rondeau, Responsable développement durable, au site 18h39. Nous travaillions alors avec un groupe d’étudiants d’une université anglaise qui a réussi à identifier le PVB comme parfait substitut au latex. »
Initiées en 2005, les recherches ont permis à l’entreprise de commencer commercialiser en avril 2015 les premières dalles de moquette à base de PVB, à un prix 5 % plus élevé que celui des dalles ordinaires ; une différence que la marque souhaite, à terme, réduire autant que possible, voire totalement supprimer.
Source : Interface, 18h39
Crédits photos : Interface
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